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Radiothérapie

La radiothérapie comme traitement de la maladie de Dupuytren a été étudiée et décrite dans la littérature médicale depuis les années 1950. La RT est une méthode de plus en plus courante pour traiter la maladie de Dupuytren et de Ledderhose à un stade précoce. Sa disponibilité au Canada est cependant limitée. Pour les affections bénignes comme celles de Dupuytren, la quantité de radiation administrée est inférieure à celle du cancer, ce qui réduit le risque d’effets secondaires.

Efficacité
Au fil des ans, de nombreuses études ont indiqué l’efficacité de la RT dans les premiers stades de la maladie lorsqu’elle est appliquée durant la phase nodulaire, avant toute contraction.
La fenêtre idéale de RT se situe dans les premiers stades, lors du développement des nodules et avant l’apparition des cordes. Rien ne démontre l’efficacité de la radiothérapie pour la correction d’une contraction déjà apparue, mais elle peut ralentir ou stopper la progression de la maladie. La RT est également efficace dans le traitement des nodules de Ledderhose dans les pieds.

Comment la RT est-elle administrée ?
Les nodules et les cordes associés à la maladie de Dupuytren sont irradiés avec des rayons X ou avec des électrons. Le protocole de traitement le plus couramment utilisé comporte habituellement deux séries de cinq traitements quotidiens de 3 gris (Gy), pour une dose totale de 30 Gy. D’autres protocoles sont aussi utilisés, comme l’administration de sept doses sur deux semaines pour un total de 21 Gy.

Les nodules doivent être actifs au moment du traitement. Le résultat peut se traduire par un ramollissement des nodules ou des cordes, un ralentissement ou même un arrêt complet de la progression de la maladie. Les résultats positifs peuvent apparaitre après quelques mois jusqu’à un an.

Effets secondaires
Comme il faut s’y attendre, une thérapie détruisant ou modifiant les cellules impliquées dans le Dupuytren, aura également un impact sur d’autres cellules. Un effet secondaire typique consiste en une sécheresse de la peau irradiée. À notre connaissance, aucune douleur ou autre inconvénient n’est rencontré, bien que la sécheresse puisse être un effet durable ou permanent.

Une inquiétude générale est présente au sujet du cancer pouvant résulter des traitements de radiothérapie à haute dose, mais ce risque dépend de la dose et de l’intensité du rayonnement, et des parties du corps irradiées. Selon certains spécialistes, la probabilité de contracter un cancer par radiothérapie pour les maladies de Dupuytren ou de Ledderhose accroitrait faiblement. Il n’existe aucune littérature médicale documentant le développement d’un cancer dans les zones irradiées chez les patients de DD. Ce risque doit être évalué par les patients, conjointement avec leur médecin.

Disponibilité du traitement au Canada
Même s’il est offert en Europe depuis de nombreuses années, la radiothérapie n’était généralement pas offerte ni recommandée en Amérique du Nord. Au Royaume-Uni, le traitement par radiothérapie a été approuvé en 2010 par l’Institut national pour la santé et l’excellence clinique (NICE), organisme qui approuve les traitements. Au Canada, la RT a été rarement utilisée mais elle pouvait être exceptionnellement offerte, généralement suite à la chirurgie, pour aider à prévenir une récidive. La radiothérapie est maintenant offerte dans certains hôpitaux au Canada comme soin couvert dans les cas des maladies de Dupuytren et de Ledderhose.

Quels patients devraient être traité par radiothérapie ?
Il n’existe pas encore de directives claires identifiant les patients qui devraient et ne devraient pas être traités par radiothérapie. La radiothérapie est probablement judicieuse chez les patients atteints d’une forme aggressive de Dupuytren, pour laquelle elle peut ralentir ou stopper la progression, et chez les patients qui auront à subir un ou des traitements chirurgicaux invasifs et répétitifs dans le futur. Le défi réside dans la capacité d’évaluer la progression attendue de la maladie aussi précisément que possible pour un patient particulier. On soupçonne que les patients ayant des maladies concomitantes associées, qui ont connu une apparition précoce et qui ont des antécédents familiaux auront une probabilité plus élevée de subir une progression de la maladie et la contraction des doigts qui s’ensuit. Néanmoins, l’étendue de ce lien doit encore être documentée.

Alternativement, les patients vivant avec une maladie dormante ou avec une faible probabilité de progression peuvent bénéficier d’une approche attentiste. S’il n’y a aucun signe de progression de la maladie, les patients devraient surveiller et photographier leurs mains régulièrement pour détecter tout signe de changement.

Les patients qui s’inquiètent de l’état de leurs mains, qu’ils soient symptomatiques ou non, devraient consulter leur médecin de famille. Cette visite devrait normalement être la première étape dans la détermination du niveau des symptômes, de l’histoire naturelle et des options potentielles de traitement. Lorsque la maladie se présente par des nodules asymptomatiques, des suivis de routine peuvent être initiés pour aider à documenter la progression de la maladie. Un nodule décrit comme actif inclut non seulement comme un nodule en croissance, mais aussi comme comportant des symptômes tels que douleur, sensation de brûlure ou démangeaison, ou une sensation de pression ou de tension.

Comme la radiothérapie pour la maladie de Dupuytren et de Ledderhose soulage souvent aussi la douleur, les patients souffrant d’une maladie douloureuse peuvent également être des candidats potentiels pour la radiothérapie.

Pour les patients considérés comme de bons candidats pour la radiothérapie, la fenêtre pour l’utilisation de ce traitement est limitée à la période avant toute contraction significative. Elle est aussi plus efficace dans les premiers stades nodulaires de la maladie, lorsque les nodules sont actifs et non dormants.
Cependant, des obstacles supplémentaires à l’obtention des traitements de radiothérapie existent:

  1. Relativement peu de personnes consultent leur médecin dès les premiers stades de Dupuytren ou de Ledderhose, alors que les nodules ne font que quelques millimètres de diamètre et que la radiothérapie est la plus bénéfique, et
  2. La radiothérapie en tant que traitement de la maladie de Dupuytren n’est malheureusement pas encore bien connue au sein de la profession médicale ni largement disponible au Canada.

Témoignages

B. de l'Alberta

Au cours de l'été 2013, lors d'un voyage en voiture aux États-Unis avec ma famille, j'ai remarqué que mes mains étaient souvent raides et douloureuses après avoir conduit pendant une longue période. Après un examen plus approfondi, j'ai remarqué que de petits nodules ou bosses…

J. de l’Alberta

Début 2013, à l'âge de 46 ans, j'ai remarqué une bosse qui se formait dans la paume de ma main droite, près de la base de mon annulaire. Au printemps de cette même année, j'ai également remarqué de petites bosses dans ma main gauche.